Menhir, la Pierre aux Fées...

" Il y a longtemps, très longtemps, vers la fin avril, au moment des Rogations, partout dans les campagnes des processions solennelles allaient à travers champs pour demander à Dieu de bénir les cultures, les animaux, le travail des hommes et d'écarter les maladies contagieuses. A cette occasion, on devait prier, suivre les cortèges et, sous peine de sanctions graves, personne ne devait travailler. Malgré cela, bravant les interdits, un paysan et sa femme trimaient dur dans une terre situé tout près de la Chapelle du Genetoye, au lieu-dit la Pièce. L'ouvrage pressait et rien ni personne n'aurait su les distraire de leur besogne. Ils ne s'arrêtèrent même pas quand la procession vient à passer. Une telle impiété ne pouvant pas rester impunie. Elle méritait un châtiment exemplaire. Lorsque le saint sacrement parvint à leur hauteur, les deux sacrilèges furent instantanément transformés en pierres. Depuis, les deux grandes pierres jumelles de Saint-Micaud rappelaient aux passants qu'on ne défiait pas impunément la justice divine." extrait du livre Menhirs de Bourgogne - L'art mégalithique bourguignon (éditions La Physiophile) par Louis LAGROST et Pierre BUVOT.


Il y avait donc au départ deux pierres aux Fées situées dans le champ à l'arrière de la maison (emplacement actuel du chalet).

Une des deux pierres tomba au début du 19ème siècle et fût cassée en 1860 afin de servir dans la constructions d'une ferme.

La seconde s'écroula également en 1871, à la suite d'une forte nuit de dégel et on suppose à cause des sapes des chercheurs de trésors.

 

Le propriétaire décida 3 ans plus tard de se débarrassé de cet encombrant "caillou" en le basculant dans une profonde tranchée.

 

Ce n'est qu'en 1911, que Victor Berthier décida de sortir le menhir de son "tombeau" et l’érigea en bordure de route.

Pour ce faire, il se fît aider par Eugène Schneider qui lui fournit tous les moyens mécaniques nécessaires pour soulever ce joli bloc de 6,35 mètres et de plus de 15 tonnes.

Cette pierre nous rappelant Obélix, nous avons cru pendant un temps que celle-ci commémoraient la victoire d'un grand chef gaulois.

Or, au fil des années et des découvertes, notamment lors de l'étude des dessins présents sur une des face, nous découvrîmes que cette fameuse pierre aux Fées fut érigée au Néolitique moyen.


C'est le soir, sous projecteur, que la pierre aux Fées dévoile toute sa magie !

Le signe le plus distinct s'observe en haut, à droite : le fameux serpent à 8 méandres.

En regardant de plus près, vous pouvez également voir des anthropomorphes, des crosses, des idoliformes et d'autres objets non identifiés précisément comme celui à gauche du serpentiforme et le mystérieux U.

 

En 2014, de nouvelles études ont été réalisées afin de faire une topographie en 3D. C'est ainsi que le menhir nous a révélé un autre signe sur une de ses autres faces : un soleil.


Le menhir n'a donc pas fini de nous étonner !

 

 

Sources : Menhirs de Bourgogne - L'art mégalithique bourguignon (éditions La Physiophile) par Louis LAGROST et Pierre BUVOT.

Images de Saône et Loire, revues trimestrielles n°66 (été 1986) et n°67 (automne 1986)